©Présence Suisse

Directeur de Présence Suisse, Nicolas Bideau, qui a organisé la venue d’Ignazio Cassis le 1er août, voit en Plateforme 10 un formidable outil marketing pour la créativité helvétique.

«Prochain arrêt, Plateforme 10!», annonce le Président de la Confédération avant de sortir du train qui s’immobilise à 17h14 au milieu du nouveau quartier des arts de la capitale vaudoise. Une blague? Pas du tout, «sérieux!» même comme diraient mes enfants, cette annonce fédérale est prononcée à 17h13 le 1er août 2022.

Habitant Lausanne depuis quelques décennies et connaissant bien le mécano fédéral, je me vois confier par le Président la coordination de l’étape Lausannoise de son tour de Suisse le jour de la fête nationale. En train, le tour, of course! Lors de nos discussions exploratoires avec la ville de Lausanne, j’insiste pour une halte spectaculaire à Plateforme 10 avant le traditionnel discours à Ouchy. J’ai le scénario en tête. Acte 1: on demande à nos collègues des CFF de faire arrêter le train exceptionnellement entre les deux bâtiments du quartier. Acte 2: le Syndic de la ville de Lausanne Grégoire Junod accueille le Président de la Confédération Cassis en présence de la Présidente du Canton de Vaud Christelle Luisier. Acte 3: discours et communion avec le public. Acte 4: visite populaire de l’exposition de Plateforme 10 Train Zug Treno Tren.

Du bon usage de la Force

La transformation du scénario en film s’est déroulée de manière optimale. Très belle coproduction Bund / CFF / Plateforme 10 / Canton / Ville avec des milliers de personnes pour le blockbuster «Premier août à Plateforme 10 avec le Président de la Confédération». J’aime quand la mayonnaise politique et culture prend. Et ce n’est pas toujours évident. Je me souviens de mes années épiques de «Monsieur Cinéma» à l’Office fédéral de la culture, durant lesquelles je me suis souvent senti au milieu d’une saga de Star Wars pour définir le bon usage de la Force (publique) des Jedi au sein de l’Empire du cinéma Suisse. En ce qui concerne Plateforme 10, culture et politique, c’est une affaire qui roule. Qui roule au niveau cantonal depuis la réorientation du projet de rassemblement des musées cantonaux au bord du Lac en direction de la nouvelle gare de Lausanne. Qui roule avec une proposition architecturale ambitieuse. Qui roule avec la nomination de directrices et directeurs expérimentés à la tête des musées et de la plateforme.

Plateforme 10, 1er août 2022. Syndic de Lausanne, Grégoire Junod Ignazio Cassis, Président de la Confédération, sous les yeux de Nicolas Bideau. ©Jean-Christophe Bott/Keystone

Il y a un autre film que j’ai en tête avec Plateforme 10 au casting. C’est un film que j’écris et que je développe depuis le début de mon temps à Présence Suisse: mieux vendre à l’international la carte culture suisse. Parce que oui, nous sommes internationalement connus pour nos chocolats, fromages, montres, paysages; mais nous avons aussi une formidable scène culturelle. Et ça, chères et chers ami·es des arts, on ne le sait pas assez en dehors de nos frontières.

Plateforme 10 doit être un blockbuster international pour la culture suisse. Elle a le potentiel du Museums Quartier à Vienne ou du 104 à Paris. Deux lieux qui, comme Plateforme 10, se situent au cœur de la ville et dont l’offre va bien au-delà de leurs espaces muséaux. Ils vivent aussi grâce à leurs performances, leurs librairies, leurs cantines ou leurs cours de hip-hop. Mais, et ce qui m’intéresse ici, ces lieux rayonnent à l’international, se sont établis comme des marques de créativité pour leur ville et leur pays.

Casting de rêve

Un bon blockbuster dépend aussi d’un bon casting. Celui de Plateforme 10, c’est Patrick Gyger, Juri Steiner, Nathalie Herschdorfer et Beatrice Leanza. Sacré brochette! Aïchi, Paris, Nantes, Beijing, Lisbonne: autant de lieux où les directrices et directeurs de cette nouvelle institution ont trainés avec talents leurs baskets de médiateurs et médiatrices dans de nombreux champs culturels.

Ce casting est une promesse, unique en son genre pour le monde des arts et pour notre pays. Ce blockbuster suisse a les moyens de démontrer avec talent notre créativité bien au-delà de nos frontières. Moi, j’y crois. Ça valait bien un 1er août présidentiel.

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