Le Studio de Photo Elysée © Plateforme 10/Emmanuel Denis

Si vous avez déjà eu l’occasion de visiter Photo Elysée depuis sa réouverture à Plateforme 10, vous n’avez pas pu passer à côté de cet espace interactif, qui fait face au mur de questions baptisé «Le musée vous répond», et se situe juste avant la salle du LabElysée, dédiée aux nouvelles technologies. Le week-end, il est parfois difficile d’y circuler tant le public s’y presse, des enfants enthousiastes aux seniors intrigués, en passant par les étudiants surexcités. Bienvenue au Studio, un espace dédié à la médiation, qui permet au public de se familiariser avec le processus de création d’une photographie. Vous voici donc convié à vous mettre dans la peau d’un photographe de studio en participant à l’animation «Le parcours de l’image», qui vous verra repartir avec votre propre image en poche. Une proposition ludique et didactique, qui s’adresse résolument à tous les âges.

Une complémentarité revendiquée

Si la médiation a toujours eu son importance au sein du musée, l’exposition inaugurale de Photo Elysée offre l’occasion de mieux la valoriser. Sophie Ferloni, responsable des publics et de la médiation culturelle, précise avec enthousiasme: «Dans nos anciens locaux, nous disposions d’un attique pour mener des animations avec le public, mais c’était très différent de ce que nous proposons dorénavant avec cet espace qui dévoile la fabrication de l’image.» Sa collègue Rachele Riani renchérit sur le même ton: «On constate parfois dans certaines institutions que la médiation culturelle occupe une place plus effacée, comme en retrait ou en marge du projet principal. Or ici, elle offre une réelle complémentarité avec l’exposition en cours.»

«Le parcours de l’image» retrace les étapes de la conception d’une photographie, du sujet à définir jusqu’à l’image finale à retoucher. Avec, au centre de la démarche, une préoccupation propre au pôle de la médiation culturelle: permettre au public d’être acteur, et non seulement spectateur passif. «Il y a bien sûr un dialogue entre ces deux rôles, intervient Rachele Riani. L’activité de médiation fournit des clés pour appréhender une photographie sous un angle pratique. On pourra ensuite appliquer ses nouvelles connaissances aux photographies exposées dans le musée, et être soudain attentif au cadrage, à la lumière ou à la couleur… Cette dynamique de va-et-vient entre création et réception d’une œuvre enrichit véritablement le rapport à l’image .»

© Plateforme 10/Emmanuel Denis

De l’observation à l’édition, les 5 étapes d’une photographie réussie

Accessible et intergénérationnel, il n’y a qu’à voir le nombre d’enfants comme d’adultes qui s’y arrêtent, le Studio vise à faire des visiteurs des photographes improvisés. La première étape est l’observation: comment choisit-on ce qu’on souhaite photographier? Quel est le thème d’une photographie, et à quel genre appartient-elle? Plutôt portrait, paysage, nature morte? Un écran interactif permet au public de choisir une thématique et de découvrir des images tirées de l’abondante collection du musée.

Vient ensuite la composition: sur une table lumineuse sont disposés des objets de diverses formes, que chacun pourra agencer selon son goût. Au mur, une projection en temps réel montre l’avancée de la composition. «Cet atelier a pour but de sensibiliser le public à l’organisation de l’espace, si essentielle en photographie», développe Rachele Riani. La mise en scène, avec le coin déguisement qui lui est dévolu, constitue sans doute l’étape la plus récréative du processus. Chapeaux, valises, vestons, foulards et même brassards forment un attirail de choix pour habiller le modèle, juste avant son entrée en scène.

Une fois le modèle proprement accoutré et la pose définie (debout, assis, de près, de loin, de face ou de dos), place au cadrage. À l’aide d’un appareil photographique mis à disposition, on pourra immortaliser le modèle à l’aide de vraies lumières de studio et d’un fond, à l’effigie d’un tunnel de chemin de fer. Le portrait étant un art qui se fait à deux, un modèle face à un photographe, le Studio est conçu pour favoriser les échanges si on visite Photo Elysée en solo.

Souvenir personnel et unique

Enfin, l’édition marque l’étape finale du parcours. Sitôt la photographie prise, cette dernière apparaît sur un écran interactif, qui présente différentes options de retouches. On pourra ainsi s’amuser des possibilités technologiques qu’offre le logiciel, du zoom à l’intensité de l’éclairage, en passant par la palette de couleurs. Une fois le portrait prêt, il suffit de valider sa création et le tour est joué: le tirage sort dans la minute, fraîchement imprimée. Chaque visiteur repart ainsi avec un souvenir personnel de son passage à Photo Elysée. «Personnel et unique», renchérit Sophie Ferloni.  Ce que démontre finalement le Studio, c’est que la notion de choix est fondamentale dans le processus créatif. A chaque étape, le public est amené à se prononcer, à effectuer des choix artistiques qui détermineront le résultat final. Ainsi, aucune photo qui sort de l’imprimante n’est identique à une autre.»

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