© Eddy Mottaz / Le Temps

Décembre 2021, tout est prêt. Les cartons sont emballés, le mobilier rutilant livré et les effets personnels acheminés. Mais c’était sans compter sur la décision du Conseil fédéral de rendre le télétravail à nouveau obligatoire. Faux départ, donc. L’emménagement dans les nouveaux bureaux de Photo Elysée sur le site de Plateforme 10 attendra. Deux mois plus tard, et avec une situation sanitaire à nouveau favorable, ce sont des employés enthousiastes que nous retrouvons finalement dans un open space flambant neuf, longuement imaginé et discuté, après avoir cheminé le long du chantier – on nous rassure, rejoindre les bureaux sera bientôt plus facile.

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Le résultat semble enchanter le personnel du musée qui, petit à petit, prend ses marques dans un espace contemporain, à l’exact opposé de la maison de maître de la fin du XVIIIe siècle qui l’abritait jusqu’alors. Si les meubles aux couleurs douces (soigneusement choisis en commun avec le mudac, voisin de bureaux avec lequel seront également partagés différents espaces) embellissent déjà le lieu et l’effervescence est palpable, ce sont des murs blancs et des places de travail pour certaines encore inoccupées que nous découvrons.

Objectif synergies

«L’équipe des collections nous rejoindra en décembre 2022», nous indique Julie Dayer, notre guide du jour et chargée de communication digitale à Photo Elysée, en précisant que l’installation des nouveaux bureaux sera en phase test pendant quelques mois. Le temps que des synergies (mot d’ordre du projet) puissent se créer entre des départements auparavant séparés les uns des autres et, in fine, de finaliser l’emménagement selon les affinités. Certains services ont toutefois déjà été extraits et mutualisés avec la Fondation Plateforme 10, qui regroupe le Musée cantonal des beaux-arts (MCBA), Photo Elysée et le Musée cantonal de design et d’arts appliqués contemporains (mudac).

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C’est le cas du mécénat, de la recherche de fonds, de la comptabilité, des ressources humaines, de la sécurité et de l’intendance. Notons que les bureaux de la direction sont eux aussi ouverts, témoignant de la volonté de favoriser la circulation des échanges et d’abolir les frontières. Une ligne directrice qui concerne également le public, puisque les employés du musée photographique ont une vue imprenable sur les futurs visiteurs depuis leurs postes de travail, situés au-dessus du hall d’entrée.

Si l’espace façonne les dynamiques, rapprochant les diverses professions représentées par une cinquantaine de personnes, reste un aspect redouté de l’open space: le bruit. Une contrainte bien évidemment prise en compte et en partie résolu (on repère tout de même un casque antibruit qui flâne sur une table) par des salles de réunion vitrées en nombre, ainsi que des cabines téléphoniques destinées aux coups de fil des uns et des autres. Laurence Hanna-Daher, assistante de direction que l’on croise dans l’espace cuisine flambant neuf, une aubaine pour les rencontres spontanées, admet que si elle redoutait le vacarme des nouveaux bureaux, elle est agréablement surprise: «On s’adapte aux nouvelles règles de l’open space. Les gens sont disciplinés.» En témoigne le chien Peppa, qui trottine librement d’un département à l’autre, tout à son aise.

Nomades intra-muros

Autre mot d’ordre du nouvel espace de Photo Elysée: la flexibilité. «Les tables sont amovibles, nous possédons des ordinateurs portables, plus de téléphones fixes. Le but est que nous puissions autant travailler sur une table haute du hall d’entrée que dans la nouvelle bibliothèque. Nous ne souhaitions pas un environnement figé, mais dynamique. A l’image d’une équipe constamment en mouvement», explique Sinje Kappes, administratrice de Photo Elysée. En somme, il s’agit d’inciter les employés à se transformer en nomades intra-muros dès que l’occasion se présente. Voir extra-muros, si ces derniers cèdent à la tentation d’embarquer leur ordinateur portable sur le futur toit végétal du musée (à l’heure actuelle, les jeunes pousses sont encore timides) et sa vue imprenable sur le lac.

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Un coin de verdure bienvenu dans cet environnement bétonné qui contraste avec le parc entourant l’ancien bâtiment du musée, et dont les employés sont nombreux à se languir. On regrette aussi «le parquet qui craque», mais moins la «luminosité qui brouille les yeux». Car la santé a bien évidemment été au centre du groupe de travail Photo Elysée/mudac qui a eu carte blanche, ou presque, dans l’élaboration de ce nouvel espace. Lumière, température, confort, tout a été pensé pour que le personnel se sente au mieux. Flexibilité, santé, collectivité: les nouveaux bureaux de Photo Elysée sont à l’image de l’architecture extérieure. Résolument modernes.

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